Brigitte Macron attaquée : Maud Bregeon dénonce une atteinte à la présomption d’innocence
L’affaire fait vibrer la scène politique et médiatique. Après que Brigitte Macron a qualifié de “sales connes” des militantes féministes ayant perturbé le spectacle d’Ary Abittan, la polémique enfle. Mercredi 10 décembre 2025, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, est montée au créneau pour défendre la Première dame—et, au-delà, un principe fondamental de notre système judiciaire.
Pourquoi cette réaction ?
Tout commence dimanche dernier, lorsque quatre femmes du collectif #NousToutes interrompent une représentation d’Ary Abittan aux Folies Bergères. Masquées à son effigie, elles l’accusent publiquement de viol. Pourtant, l’humoriste, mis en examen en 2021, a obtenu un non-lieu confirmé en appel en janvier 2025.
Brigitte Macron, présente dans la salle, aurait réagi avec colère en qualifiant les manifestantes de “sales connes”. Des propos tenus, selon Maud Bregeon, dans un cadre privé et avec spontanéité.
La défense de la présomption d’innocence
🗣️ « Qu’on laisse Brigitte Macron tranquille. Le problème, c’est qu’on puisse interrompre le spectacle de quelqu’un qui a bénéficié d’un non-lieu. »
🔴 @MaudBregeon, porte-parole du gouvernement, estime que la Première dame n’a pas à s’excuser de ses propos sur les féministes.… pic.twitter.com/KQ8DyH1dg1
— Telematin (@telematin) December 10, 2025
“Qu’on laisse Brigitte Macron tranquille”, a lancé la porte-parole du gouvernement sur France 2. Elle a jugé “gravissime” que des militantes cherchent à nuire à la réputation d’une personne bénéficiant d’un non-lieu. “La décision de justice n’aurait plus aucune importance ?” s’interroge-t-elle, soulignant un risque de remise en cause systémique de la présomption d’innocence.
Un argument repris par Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui, sur franceinfo, a elle aussi condamné toute tentative de stigmatisation publique post-non-lieu.
Des mots qui fâchent
Pourtant, même au sein de la majorité, le vocabulaire employé par la Première dame suscite des réserves. Yaël Braun-Pivet l’a jugé “assez indigne”, rappelant que “on ne traite pas les gens de noms d’oiseaux, surtout quand il s’agit d’activistes portant une juste cause”.
La tension réside ici entre deux principes : le respect de la justice rendue et la nécessité de ne pas banaliser les violences sexuelles. Un équilibre délicat, amplifié par la visibilité de Brigitte Macron.
Un débat au-delà des apparences
Cette affaire illustre une fracture croissante dans le discours public : d’un côté, la défense inconditionnelle de la présomption d’innocence ; de l’autre, la volonté de féministes engagées de dénoncer des figures publiques malgré les décisions judiciaires.
Le cas d’Ary Abittan devient ainsi un terrain d’affrontement symbolique. Son retour sur scène, malgré le non-lieu, reste contesté—et chaque intervention, même privée, prend une dimension politique.
Dans ce climat, les propos de Brigitte Macron, qu’ils soient jugés maladroits ou sincères, ravivent des débats bien plus larges que la simple sortie d’une Première dame.
