Allocation unique 2025 : le gouvernement redéfinit les prestations sociales pour récompenser le travail
À l’orée de l’hiver 2025, le gouvernement accélère sur un chantier longtemps reporté : la création d’une allocation sociale unique. Dans un entretien à La Tribune Dimanche, le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou en a dévoilé les contours. L’objectif est clair, presque provocateur : faire en sorte qu’un foyer actif gagne toujours plus qu’un foyer vivant exclusivement d’aides sociales.
Une seule allocation, trois prestations fusionnées
Et si la France arrêtait enfin de subventionner l’inactivité ? L’idée d’une allocation sociale unique, plafonnée à 70% du SMIC, fait son chemin. Et c’est une excellente nouvelle. Voici pourquoi :
1) La France ne travaille pas assez et ne produit pas assez. Si notre pays avait le… pic.twitter.com/LTaoc5LNe8
— Rafik Smati (@RafikSmati) February 5, 2025
Le projet, dont le dépôt en Conseil des ministres est prévu en décembre 2025, vise à regrouper en un seul flux : le revenu de solidarité active (RSA), la prime d’activité et les aides au logement. Pas question, toutefois, de supprimer ces dispositifs. Il s’agit plutôt d’harmoniser les règles de calcul et de créer un revenu social de référence par foyer.
Chaque ménage pourra consulter ce montant sur une plateforme dédiée, améliorant ainsi la lisibilité de ses droits. Une transparence longtemps réclamée par les travailleurs sociaux et les associations.
Net social contre net fiscal : une distinction cruciale
Depuis février 2024, les salariés voient apparaître sur leur bulletin de paie un « montant net social », différent du montant utilisé pour l’impôt sur le revenu. Ce chiffre sert déjà de base pour la prime d’activité et le RSA. La future allocation unique s’appuiera sur cette logique, mais à l’échelle de tous les bénéficiaires.
Pourquoi cette réforme maintenant ?
Le gouvernement invoque deux raisons majeures : simplifier un système complexe, et rétablir l’équité entre ceux qui travaillent et ceux qui perçoivent des aides. « À composition de foyer égale, le travail doit rapporter plus », martèle Jean-Pierre Farandou. Une position idéologiquement marquée, mais présentée comme une mesure de justice sociale.
Des simulations préliminaires suggèrent une réduction du taux de pauvreté de 0,6 à 1,1 point. Cependant, comme le soulignent les députées Sandrine Runel et Nathalie Colin-Oesterlé, il faudra veiller à ce qu’aucun ménage vulnérable ne soit pénalisé — qu’il soit en emploi ou non.
Calendrier et vigilance
Le texte sera soumis au Parlement d’ici la fin de l’année. Les associations de lutte contre la pauvreté participent aux concertations, mais restent sur leurs gardes. Le risque d’une harmonisation vers le bas n’est pas écarté — surtout en période de contrainte budgétaire.
Le gouvernement le répète : cette réforme ne touche pas aux montants actuels. Elle cherche à réorganiser l’existant autour d’un principe simple : le travail doit être rémunérateur, même pour les plus modestes.
