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TF1 ose dire que c’est « dans notre tête » : l’inflation alimentaire n’existerait pas ?

Imaginez : vous poussez votre caddie dans les allées d’un supermarché, comparez mentalement les prix d’il y a deux ans… et sentez votre portefeuille se vider plus vite que jamais. Pourtant, selon un segment récent de TF1, cette sensation — partagée par des millions de Français — ne serait qu’une illusion. Pire : elle résulterait de notre incapacité à « bien gérer » nos dépenses. Une affirmation qui, loin de calmer les esprits, a fait exploser la colère sur les réseaux.

Quand TF1 minimise la flambée des prix alimentaires

Dans un reportage diffusé début novembre 2023, la première chaîne de France a présenté une séquence sur le coût de la vie qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Le message implicite ? Si vous avez l’impression que les prix ont explosé, que vos courses remplissent moins le frigo, et que vous hésitez désormais devant un paquet de pâtes ou une bouteille d’huile, c’est peut-être… parce que vous ne savez pas bien dépenser.

Le ton, teinté de condescendance, a choqué. Plutôt que d’interroger les causes structurelles — guerre en Ukraine, tensions sur les chaînes d’approvisionnement, hausse des coûts énergétiques —, le reportage suggérait que les ménages manquaient de rigueur budgétaire. Une narration qui fait fi des chiffres officiels… et de la réalité vécue au quotidien.

Les chiffres, eux, ne mentent pas

Depuis janvier 2022, l’inflation alimentaire en France a dépassé les 15 %, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Pour certains produits de base — beurre, œufs, huile, farine —, la hausse frôle les 30 %. En 2023, les Français ont dépensé en moyenne 8 % de plus pour acheter moins, un paradoxe bien documenté par les observatoires de la consommation.

Et ce n’est pas qu’une question de perception : les associations caritatives sont débordées. Le Secours populaire note une augmentation de 25 % du nombre de personnes sollicitant une aide alimentaire en 2023 par rapport à 2022. Les étudiants, les retraités aux pensions faibles, les familles monoparentales… tous témoignent d’un recul inédit de leur pouvoir d’achat.

Entre déni médiatique et colère citoyenne

Le problème n’est pas seulement économique — il est aussi narratif. Quand un média comme TF1, qui touche des millions de téléspectateurs quotidiennement, banalise une crise vécue dans les rayons et les fins de mois, il creuse un fossé de défiance. Ce n’est plus seulement une erreur d’analyse : c’est une forme de gaslighting institutionnel, où l’on fait croire aux gens qu’ils se trompent sur leur propre réalité.

Les réactions sur les réseaux sociaux ont été unanimes : « J’ai dû choisir entre le pain et le dentifrice cette semaine. Mais bien sûr, c’est moi le problème », ironise un internaute. Un autre résume : « Quand les riches parlent de pauvres, ils oublient toujours de regarder leurs propres comptes en banque. »

Comment parler de pouvoir d’achat sans tomber dans la victimisation ou le déni ?

Aborder l’inflation sans culpabiliser les consommateurs, c’est possible. Cela passe par une analyse honnête des marges des distributeurs, des politiques agricoles, des subventions énergétiques, ou encore de la concentration du marché alimentaire entre quelques géants. Des sujets complexes, certes — mais bien plus utiles que de pointer du doigt des ménages déjà à bout.

Car derrière chaque caddie à moitié vide, il y a une histoire de choix contraints, de sacrifices silencieux, et souvent de honte. La presse a le devoir de les raconter — pas de les nier.

Karim

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