Paris 2026 : Sophia Chikirou lance sa campagne pour un logement abordable et une éducation communale révolutionnaire
Le 14 novembre 2025, Sophia Chikirou a officialisé sa candidature aux élections municipales de Paris. Investie par La France Insoumise, la députée de la 6e circonscription (11e et 20e arrondissements) se présente comme la voix d’un Paris populaire, en opposition frontale à ce qu’elle qualifie de « Paris milliardaire ». Son annonce marque le début d’une bataille politique attendue, où les enjeux de logement, d’éducation et de démocratie locale vont dicter les alliances de la gauche radicale.
🗣 "Nous présenterons un plan pour une véritable éducation communale parisienne. Budgétairement, ce sera notre priorité."#AvecSophia pic.twitter.com/yCh9mQUnlz
— Sophia Chikirou (@chikirouparis) November 14, 2025
Un programme ancré dans les quartiers populaires
Sophia Chikirou a fixé ses priorités dès le départ : réduire les loyers et réinventer l’éducation à l’échelle de la ville. Elle rejette les mesures symboliques comme un simple gel des prix. « Il faut agir concrètement », affirme-t-elle. Son objectif ? Mettre en place une véritable éducation communale parisienne, aussi puissante — voire plus — que l’Éducation nationale, avec des ressources dédiées, des horaires adaptés et un accompagnement personnalisé pour les élèves des quartiers prioritaires.
La stratégie territoriale est claire : cibler les 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements, où la mobilisation électorale reste faible malgré des soutiens solides. « Le but n’est pas seulement de gagner, mais de faire progresser la participation », souligne-t-elle. Cette approche s’inscrit dans la lignée des campagnes insoumises à Marseille et Lyon, où la stratégie de conquête des territoires a porté ses fruits.
Les alliances : une porte ouverte aux écologistes, un mur avec le PS
Si LFI choisit de se présenter seule au premier tour, la députée ne ferme pas la porte à une alliance au second tour — mais uniquement avec les Écologistes. Elle appelle ouvertement David Belliard, candidat écologiste, à « préparer les conditions de la fusion ». En revanche, Emmanuel Grégoire, candidat socialiste, a exclu toute collaboration, « ni au premier, ni au second tour ». Pour Sophia Chikirou, cette position est inacceptable : « Je n’ai pas entendu un seul changement depuis. »
Logement : une révolution en marche
La question du logement est centrale. À Paris, le prix moyen d’un m² dépasse les 10 000 euros. Pour Sophia Chikirou, ce n’est pas une fatalité. Elle propose des mesures concrètes : réquisition de logements vacants, création d’un parc public de logements sociaux à loyer maîtrisé, et un contrôle strict des agences immobilières. « On ne peut pas laisser les familles partir parce qu’elles ne trouvent plus de foyer abordable », dit-elle. Son ambition : transformer Paris en une ville où vivre ne devrait plus être un luxe.
Une figure controversée, mais en reconstruction
Sophia Chikirou n’est pas une candidate ordinaire. Ses prises de position ont souvent suscité des polémiques : ses déclarations sur la Chine, sa comparaison controversée entre Fabien Roussel et Jacques Doriot, ses attaques contre les médias traditionnels… Ces images ont façonné une caricature qu’elle entend détruire. « J’ai laissé des adversaires salir mon image pendant des années. Je suis l’opposée de ma caricature », affirme-t-elle avec détermination.
Elle mise sur un nouveau discours, plus terre à terre, plus proche des préoccupations quotidiennes. Selon un sondage Ifop publié en octobre 2025, elle recueille déjà 12 % des intentions de vote au premier tour — un score qui la place en bonne position pour espérer un second tour. Elle se réfère aux résultats de Jean-Luc Mélenchon en 2022 (30 %) et à ceux de LFI aux élections européennes de 2024 à Paris (16,7 %) comme repères réalistes.
Les enjeux financiers et politiques de Paris 2026
Les élections municipales de 2026 à Paris ne sont pas une simple élection locale. Elles représentent un enjeu national pour la gauche radicale. Un succès de Sophia Chikirou pourrait redonner du souffle à LFI après les revers de 2024. Un échec, au contraire, pourrait fragiliser son influence au sein du mouvement.
Le financement des campagnes, les partenariats avec les syndicats, les alliances avec les associations de quartier — tout est en jeu. Et surtout : la capacité à transformer un discours radical en programme accessible. C’est ce que Sophia Chikirou tente de faire. Pas avec des slogans, mais avec des propositions concrètes sur le logement, l’éducation, et la démocratie de proximité.
Paris 2026 ne sera pas seulement une lutte entre candidats. Ce sera un test décisif pour savoir si une gauche radicale peut gagner en ville — sans renier ses valeurs, mais en les rendant vivables.
