Alain Souchon lance un avertissement fort sur l’avenir politique de la France
Un refus catégorique de l’idée d’un président du RN
« Je ne crois pas que les Français soient assez cons pour élire quelqu’un du Front national pour diriger la France », a-t-il déclaré, utilisant une formule directe qui a fait le tour des médias. Pour lui, malgré la montée en puissance du parti, la culture politique française reste ancrée dans des valeurs que le Rassemblement national ne pourrait jamais incarner légitimement.
Il ajoute : « On ne sera jamais dans un pays dirigé par le RN. Par contre, il monte, il fait peur, tout le monde en parle. Ça fait des frissons. » Cette phrase, simple mais percutante, résume l’ambiance tendue qui prévaut dans le pays.
Présidentielle 2027 : « Je ne crois pas que les Français soient assez cons pour élire quelqu’un du Front national pour diriger. Si jamais ça arrivait, on irait en Suisse »
Alain Souchon face à @FogielMarcO dans #RTLMatin pic.twitter.com/9eRkp7MQBg
— RTL France (@RTLFrance) November 14, 2025
Les sondages ne mentent pas… mais ils ne disent pas tout
Les chiffres sont là : selon un sondage Elabe BFMTV/La Tribune Dimanche publié début novembre, le Rassemblement national recueillerait 35 % des voix au premier tour si Jordan Bardella était candidat, contre 34 % pour Marine Le Pen dans une configuration antérieure. Une autre étude Ipsos BVA, parue le 8 novembre, révèle que 37 % des Français se disent « satisfaits » à l’idée que Bardella devienne président.
Ces données ne sont pas négligeables. Elles reflètent un changement profond dans les préférences électorales, notamment chez les jeunes et les électeurs populaires. Pourtant, Alain Souchon voit autre chose : une dynamique de peur, pas de conviction.
Une révolution, et puis on s’en va
Si le RN venait à remporter la présidentielle, selon lui, ce ne serait pas une simple alternance. Ce serait une rupture. « Il y aurait une révolution », affirme-t-il. Et d’ajouter, avec un sourire amer : « Si ça arrivait, on irait en Suisse. »
Cette réponse, à la fois légère et lourde de sens, n’est pas un simple aphorisme. Elle révèle une inquiétude plus large : celle d’une société qui perdrait ses repères, où la haine, la division et la peur de la guerre — qu’il évoque dans la même interview — pourraient prendre le dessus.
Un artiste qui observe, et qui craint pour l’avenir
En pleine tournée avec ses fils, Alain Souchon ne chante pas seulement pour le public. Il chante pour les générations à venir. « On est tous un peu dans la même situation », confie-t-il. « On survole, on est étonné par les haines, les difficultés. On a peur que les gens s’entretuent, parce que les hommes sont fous. »
Son propos n’est pas politique au sens partisane du terme. Il est humain. Il exprime la crainte d’un père, d’un citoyen, d’un artiste qui a vu la France évoluer — et qui ne reconnaît plus certains de ses fondements.
Le RN : un mouvement en hausse, mais un vote de protestation ?
Les électeurs qui soutiennent le Rassemblement national en 2025 ne sont pas nécessairement des idéologues. Beaucoup sont des votants de protestation, frustrés par la baisse du pouvoir d’achat, la perte de confiance dans les élites, ou la perception d’une déconnexion entre Paris et la France périphérique.
Le vote RN est aujourd’hui un indicateur de colère plus qu’un engagement idéologique. C’est ce que Souchon semble comprendre — et c’est pourquoi il refuse d’y voir une légitimité démocratique. Pour lui, ce n’est pas le peuple qui choisit le RN. C’est la peur qui le pousse.
