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Quand l’assurance devient un piège : le scandale SFAM qui a ruiné des familles françaises

Quand l’assurance devient un piège : le scandale SFAM qui a ruiné des familles françaises

Un téléphone ne coûte pas 10 000 euros. Pourtant, des milliers de Français ont payé exactement cela — sans jamais avoir reçu plus qu’un simple contrat d’assurance. Ce n’est pas une erreur bancaire. Ce n’est pas un oubli. C’est un système conçu pour durer. Pour s’insinuer dans les gestes du quotidien. Pour exploiter la confiance. Et pour disparaître quand il est trop tard.

Le piège qui s’active à chaque achat

Vous entrez dans un grand magasin. Vous achetez un smartphone. Le vendeur vous tend un formulaire : « Une petite assurance pour être tranquille ? Seulement 19 euros par mois. » Vous signez. Vous pensez avoir protégé votre appareil. En réalité, vous venez de signer un contrat à trois volets. Un premier prélèvement. Puis un second, trois mois plus tard. Puis un troisième, sous un autre nom. Ensuite, un quatrième. Puis un cinquième. Chaque fois, un intitulé différent. Chaque fois, un montant légèrement supérieur. Et chaque fois, une justification vague : « Extension de garantie », « Service premium », « Protection renforcée ».

C’est ainsi que la SFAM, société basée en région parisienne, a construit son empire. Sans publicité massive. Sans campagne télévisée. Juste en se glissant dans les emplettes du quotidien. Les victimes ne se rendent compte de rien — jusqu’au jour où elles regardent leur relevé bancaire. Et là, le constat est implacable : cinq ans d’assurance, dix mille euros dépensés. Pour un téléphone qui, au bout de deux ans, ne vaut plus rien.

Une condamnation… mais pas de justice

En décembre 2024, Sadri Fegaier, le fondateur de SFAM, a été reconnu coupable de pratiques commerciales trompeuses. Le tribunal a prononcé deux ans de prison. Un verdict historique. Une première en France pour une escroquerie aussi systémique. Mais la sentence n’a pas mis fin à l’arnaque. Fegaier a fait appel. Et ses sociétés, dissimulées sous des noms différents, continuent d’opérer.

Les victimes, elles, sont dans un labyrinthe administratif. Pour être remboursées, il faut prouver que vous avez reçu une proposition de remboursement — or, beaucoup n’en ont jamais eu. Il faut justifier que vous avez été contacté — alors que les appels étaient souvent automatiques, sans nom, sans réponse. Et il faut démontrer que vous êtes encore en situation de solvabilité — ce qui exclut les plus vulnérables.

L’avocate Me Emma Léoty, qui a défendu des dizaines de dossiers, le dit sans détour : « La loi est là. Mais l’accès à la justice, lui, est réservé à ceux qui ont les moyens de la parcourir. »

Qui sont les victimes ?

Elles ne sont pas toujours celles qu’on imagine. Pas seulement des seniors. Pas seulement des personnes âgées. Des jeunes actifs, comme Benjamin, 25 ans, de Saint-Étienne, qui a souscrit à l’assurance pour son premier smartphone. Des mères isolées, comme Agnès, qui a découvert la facture en cherchant un moyen de payer les frais de scolarité. Des couples qui ont dû renoncer à un voyage, à un rénové, à un enfant. Tous ont signé en quelques secondes. Tous ont cru à la sécurité. Tous ont été trompés.

Les enquêteurs de Julien Courbet ont passé un an à recueillir ces histoires. Pas pour les dramatiser. Mais pour les rendre visibles. Parce que cette arnaque ne se voit pas. Elle se lit dans les relevés. Elle se sent dans les silences. Elle se mesure en dettes.

Comment éviter de devenir la prochaine victime ?

  • Vérifiez vos relevés bancaires chaque mois : recherchez les intitulés SFAM, Assurance Téléphone, Protection Électronique, ou toute variation proche.
  • Ne signez jamais en magasin sans lire les conditions : si le vendeur insiste, demandez le document par email. Lisez-le chez vous.
  • Annulez toute assurance souscrite à l’achat : vous avez 14 jours pour vous rétracter. Utilisez ce droit.
  • Utilisez les garanties légales : la loi vous protège déjà deux ans contre les défauts de fabrication. Une assurance payante n’est souvent pas nécessaire.

Le vrai coût d’une assurance inutile

Ce n’est pas seulement de l’argent perdu. C’est du temps volé. De la confiance brisée. De la honte ressentie. Ces victimes ne se sentent pas volées. Elles se sentent stupides. Et c’est exactement ce que l’arnaque vise : l’auto-accusation. Le silence. La honte qui empêche de parler.

Julien Courbet, dans son émission spéciale du 21 novembre 2025 sur M6, ne montre pas de visages déchirés. Il ne joue pas la dramatisation. Il présente des documents. Des relevés. Des témoignages. Il dit simplement : « Cela arrive. Et cela continue. »

Parce que ce n’est pas une affaire de quelques escrocs. C’est une faille dans notre système de consommation. Une faille que les grandes enseignes laissent ouverte. Parce qu’elles touchent une commission. Parce qu’elles ne veulent pas perdre ce flux de revenus. Et parce que, jusqu’à aujourd’hui, personne n’a vraiment voulu la fermer.

Karim

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