Une femme retrouvée séquestrée quatre ans avec 52 chiens dans une ferme près de Madrid
Dans une dépendance sans eau ni lumière, une sexagénaire vivait enchaînée par la peur. Quatre ans de silence, de solitude et de déjections canines. Ce cauchemar a pris fin le 13 octobre 2025, lorsqu’un simple contrôle administratif a conduit la Garde civile espagnole à découvrir une scène d’une insoutenable détresse humaine — et animale.
Qui était cette femme et dans quelles conditions vivait-elle ?
Âgée de 68 ans, cette habitante d’Arganda del Rey, près de Madrid, n’avait pas quitté la pièce insalubre où elle était recluse depuis près de quatre ans de séquestration domestique. Sans accès à l’eau courante, sans fenêtre, sans soins médicaux, elle dépendait entièrement de son mari, décédé quelques jours plus tôt d’une crise cardiaque.
Elle affirme ne pas être sortie de ce réduit par peur de lui. Les voisins le décrivent comme un homme « étrange », presque invisible. Elle, on l’entendait seulement taper sur une plaque de métal pour tenter de calmer les aboiements incessants de leurs 52 chiens.
Un logement transformé en enfer
À l’arrivée des forces de l’ordre, le spectacle était épouvantable : un réfrigérateur hors d’usage, une cuisinière rouillée, une radio à piles… et partout, les excréments des chiens. Un bénévole, ému par sa condition, lui avait offert un matelas — elle dormait auparavant sur une palette de bois pourri.
Sa jambe, complètement gangrenée, n’avait pas vu de médecin depuis des années. Elle est désormais prise en charge par les services sociaux espagnols, tandis qu’une enquête tente d’établir son degré de responsabilité dans cette situation.
Maltraitance animale récidiviste
L’horreur ne s’arrête pas là. Derrière la bâtisse, six cadavres de chiens ont été retrouvés dans des sacs-poubelle. Les animaux encore en vie souffrent de maladies de peau et de blessures causées par des bagarres fréquentes.
Pourtant, ce n’était pas la première alerte. En 2020, à Ambite — toujours dans la région de Madrid — les autorités avaient déjà intervenu pour maltraitance animale avérée. À l’époque, 22 chiens avaient été sauvés, et sept cadavres d’animaux découverts au fond d’un puits.
Mariés depuis 1979, le couple ne figurait pas dans les fichiers pour violences conjugales. Mais leur relation avec les animaux soulevait déjà de graves inquiétudes.
Pourquoi cette affaire choque-t-elle autant ?
Parce qu’elle révèle les failles d’un système censé protéger les plus vulnérables — qu’ils soient humains ou animaux. Parce qu’elle montre comment l’isolement, la peur et le silence peuvent enfermer une vie entière, loin des regards.
Et surtout, parce qu’elle confirme que les cas de maltraitance animale sévère sont souvent liés à des formes de négligence ou de violence domestique — un signal d’alerte trop souvent ignoré.
