Fantôme à l’Élysée” : Macron s’enfonce, Lecornu suit
Novembre 2025 marque un nouveau point bas dans l’histoire de la présidence d’Emmanuel Macron. Alors que la France peine à adopter un budget et que le Parlement sombre dans le chaos, les Français ont tranché : seulement 16 % jugent positivement l’action du chef de l’État. Ce chiffre, stable mais abyssal, cache une réalité plus sombre encore — plus de la moitié des citoyens (56 %) expriment une hostilité marquée, un seuil jamais atteint à ce stade d’un second mandat.
Quand la “force d’âme” devient un slogan creux
Le déclencheur de cette nouvelle vague de défiance ? Une sortie maladroite du général Mandon, chef d’état-major, appelant les Français à “accepter de perdre leurs enfants” pour défendre leurs valeurs. Dans un contexte de tensions internationales, cette phrase aurait pu être perçue comme un appel au courage. Elle a été reçue comme une provocation.
Des maires sidérés, des anciens militaires outrés, et surtout une classe politique en ébullition. Le général Jean-Pierre Gomart, pourtant proche des cercles de défense, a accusé l’Élysée d’avoir orchestré une “commande politique” destinée à installer un climat de peur. Objectif, selon lui : détourner l’attention des défaillances criantes sur le front intérieur — pouvoir d’achat, sécurité, crise du logement.
Le démenti présidentiel, lancé depuis Johannesburg, n’a convaincu personne. “Mes propos ont été détournés”, a affirmé Macron. Mais quand le chef de l’armée répète mot pour mot la rhétorique sécuritaire du Président, le “détournement” ressemble étrangement à une ligne officielle.
Lecornu, le bouclier qui se fissure
Jusqu’ici épargné par la tempête, Sébastien Lecornu paye aujourd’hui le prix de sa proximité avec un président en perdition. Son image de “Premier ministre apaisant” s’effrite. En un mois, sa cote de confiance recule de quatre points — la plus forte baisse de sa carrière à Matignon.
L’Ifop note un glissement inquiétant dans les commentaires des Français : on ne le critique plus pour ses décisions, mais pour son absence d’autonomie. “Il n’agit pas”, “il obéit”, “c’est l’ombre de Macron” — autant de formules qui trahissent une perte de crédibilité rapide.
Le rejet quasi unanime du projet de loi de finances, avec un seul député votant pour, n’a fait qu’aggraver la situation. Ce fiasco législatif, après plus de 120 heures de débats, illustre l’impuissance structurelle d’un exécutif incapable de rassembler, même au sein de sa propre majorité.
Un pouvoir en sursis
Même les manœuvres tactiques ne fonctionnent plus. L’accord avec les socialistes sur la suspension de la réforme des retraites, censé offrir un répit, est passé inaperçu. Aucun rebond dans les sondages, aucune reconnaissance publique.
Les Français ne croient plus aux arrangements entre élites. Ils veulent des résultats. Et en l’absence de perspective claire, la question n’est plus “comment va gouverner Macron ?”, mais “combien de temps va-t-il durer ?”.
