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Un maillot, une valeur : les Girondins de Bordeaux réagissent face à l’appropriation politique d’Éric Zemmour

Il l’a mis avec un sourire. Il l’a affiché sur ses réseaux. Un maillot des Girondins de Bordeaux, porté par Éric Zemmour, en pleine tournée de dédicaces à Bordeaux. Un geste apparemment anodin. Mais dans un club dont l’identité s’est forgée dans la résistance, la solidarité et l’antiracisme, ce n’était pas qu’un vêtement. C’était un symbole. Et ce symbole, le club n’a pas hésité à le protéger.

Un maillot qui ne se prête pas à la division

Le vendredi 14 novembre, Éric Zemmour, ancien candidat à la présidentielle, s’est fait photographier en tenant et portant un maillot des Girondins. La vidéo, partagée sur X, a été immédiatement interprétée comme une tentative d’appropriation politique. Dans les heures qui ont suivi, les réactions ont fusé — pas seulement de la part des supporters, mais du club lui-même.

Le samedi 15 novembre, le FCGB a publié un message clair, sans nommer directement l’homme politique, mais sans la moindre ambiguïté : « Le maillot des Girondins, c’est celui d’un club populaire, ouvert, solidaire et inclusif, porté par toutes et tous, sans distinction. Il ne sera jamais l’outil de celles et ceux qui cherchent à diviser. »

Les Ultramarines : une mémoire vivante

Les Ultramarines, le plus ancien collectif de supporters des Girondins, ont réagi avec force. Dans un post sur X, ils ont rappelé l’histoire du club : « Notre club a été une terre d’accueil pour des réfugiés fuyant les guerres ou les régimes. »

Pour eux, ce n’est pas une simple déclaration d’intention. C’est un héritage. Un combat porté depuis des décennies. « L’antiracisme et l’antifascisme sont des valeurs que nous portons et que nous défendrons partout où nous irons, au stade comme dans la rue », ont-ils écrit. Un message qui ne s’adresse pas seulement à Zemmour, mais à toute forme de récupération politique du sport.

Un club qui incarne une identité plus grande que le football

Les Girondins de Bordeaux ne sont pas simplement une équipe de foot. Ils sont un lieu de rencontre. Un espace où des générations de travailleurs, d’immigrés, de jeunes issus de quartiers populaires se sont reconnus. Leur maillot bleu et blanc n’a jamais été neutre. Il a porté des noms comme Jean-Michel Aulas, mais aussi des voix de résistance, de diversité, d’inclusion.

En 2025, alors que les débats sur l’identité nationale et les valeurs républicaines s’intensifient, ce maillot devient un terrain de bataille symbolique. Et le club, loin de rester silencieux, a choisi de parler. Fort. Clairement. Sans équivoque.

Le football, un espace protégé ?

Le cas des Girondins n’est pas isolé. Dans toute l’Europe, les clubs populaires — du Borussia Dortmund à l’AC Milan en passant par le FC Nantes — ont réagi face aux tentatives de récupération par des courants d’extrême droite. Le sport, dans ses formes les plus authentiques, reste l’un des derniers espaces où la mixité sociale est encore possible.

Les Girondins, en 2025, n’ont pas juste condamné un geste. Ils ont affirmé une ligne rouge : le maillot des Girondins de Bordeaux ne se prête pas à la manipulation. Il appartient à ceux qui le portent avec respect. Pas à ceux qui veulent en faire un étendard.

Les chiffres qui parlent

  • Le FCGB compte plus de 50 000 abonnés sur X, dont une majorité active dans les mouvements associatifs locaux.
  • Les Ultramarines sont présents depuis 1983, avec des actions concrètes contre le racisme et pour l’intégration.
  • En 2024, 38 % des supporters des Girondins déclaraient avoir un parent ou un proche issu de l’immigration, selon un sondage interne du club.

Ces chiffres ne sont pas des statistiques. Ce sont des vies. Des histoires. Des familles. Et c’est pour elles que le maillot a été défendu.

Quand le sport devient un acte politique — sans être partisan

 

Le football n’est pas un lieu neutre. Il reflète la société. Et quand cette société se divise, les clubs ont le choix : rester silencieux… ou parler.

Les Girondins de Bordeaux ont choisi de parler. Pas pour attaquer un homme. Mais pour protéger une idée : que le sport reste un espace d’unité, là où les différences ne sont pas effacées, mais respectées.

Le maillot ne porte pas un nom. Il porte des valeurs. Et ces valeurs, personne ne les achète. Ni ne les récupère.

Karim

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