ALERTE FISCALE : Philippe Brun propose de taxer le PER des défunts… une « taxe cercueil » en préparation ?
Et si, même après votre mort, l’administration fiscale trouvait un moyen de prélever davantage sur votre héritage ? C’est la polémique qui enfle depuis qu’un député LFI, Philippe Brun, a suggéré d’imposer le Plan d’Épargne Retraite (PER) au moment de la succession — en plus des droits de mutation déjà payés par les héritiers. Une proposition qui fait bondir, et relance un débat brûlant sur la juste fiscalité du patrimoine familial.
🔴💸 ALERTE : Philippe Brun veut que l’État taxe en plus le PER des morts malgré les droits de mutation.
"Quand on décède, le PER est transmis aux enfants, qui payent des droits de mutation mais jamais l'impôt sur le revenu." (LCP)
À 2 doigts de créer la taxe cercueil. pic.twitter.com/oWLKH8C4rJ
— Sir 𝕏 (@SirAfuera) November 4, 2025
Le PER, un outil d’épargne… pas un trésor fiscal
Créé en 2019 pour remplacer les anciens contrats Madelin, PERP ou Article 83, le Plan d’Épargne Retraite est conçu comme un levier d’épargne à long terme, souvent alimenté pendant des décennies. À la mort du titulaire, le capital est transmis aux bénéficiaires désignés, qui paient les droits de succession (ou de mutation, selon le cas) — mais pas l’impôt sur le revenu.
Pourquoi ? Parce que le PER est considéré comme un actif assurantiel, soumis au régime fiscal de l’assurance-vie pour la transmission. Or, Philippe Brun estime que ce dispositif crée une « niche fiscale » qu’il devient urgent de combler.
Philippe Brun veut « rééquilibrer » la fiscalité successorale
Invité de l’émission LCP, le député de la majorité présidentielle a déclaré : « Quand on décède, le PER est transmis aux enfants, qui payent des droits de mutation mais jamais l’impôt sur le revenu. » Selon lui, cette absence d’imposition sur le revenu serait injuste comparée à d’autres formes de patrimoine, comme les comptes bancaires ou les placements en compte-titres — qui, eux, entrent pleinement dans l’assiette successorale.
Sa solution ? Intégrer le PER dans le revenu imposable du défunt l’année de son décès, ou soumettre les versements aux héritiers à l’impôt sur le revenu. Une idée qui, techniquement, reviendrait à créer une double taxation : droits de succession + impôt sur le revenu.
Une « taxe cercueil » qui fait peur aux épargnants
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux, les internautes parlent de « taxe cercueil », une expression qui résume bien l’angoisse suscitée : celle de voir l’État mettre la main sur l’épargne transmise, même après la mort. « On se prive pendant 30 ans pour préparer sa retraite ou aider ses enfants… et maintenant, on va payer deux fois ? », s’indigne un utilisateur sur X.
Pour les professionnels de la finance, cette mesure risquerait de décourager fortement l’épargne retraite, alors que la France peine déjà à inciter ses citoyens à épargner pour l’avenir. Le PER n’a justement pas connu le succès escompté depuis sa création, en partie à cause de sa complexité — y ajouter une couche fiscale supplémentaire pourrait être le coup de grâce.
Fiscalité ou justice sociale ? Le débat est relancé
Pourtant, Philippe Brun ne plaide pas pour punir les épargnants. Il pointe une inégalité réelle : un héritier qui reçoit 200 000 € en cash paie l’impôt sur le revenu (via le prélèvement forfaitaire unique), tandis qu’un autre qui reçoit la même somme via un PER ne paie que les droits de mutation — souvent plus faibles grâce aux abattements familiaux.
Le problème ? Le PER n’est pas un simple compte bancaire. Il s’agit d’un contrat d’assurance-vie, avec des règles fiscales propres, un cadre réglementaire spécifique, et une logique de long terme. Le comparer à un virement bancaire revient à mélanger deux univers juridiques et fiscaux radicalement différents.
Que dit la loi aujourd’hui ?
Actuellement, le PER bénéficie du régime fiscal de l’assurance-vie en cas de décès. Les capitaux transmis aux bénéficiaires désignés échappent à l’impôt sur le revenu, mais sont soumis aux droits de succession, avec un abattement de 152 500 € par bénéficiaire (hors conjoint ou partenaire PACS, totalement exonérés).
Le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement à la proposition de Philippe Brun. Mais dans un contexte de tensions budgétaires et de recherche constante de recettes fiscales, cette idée pourrait ressurgir… plus tôt qu’on ne le pense.
Sources :
- https://www.lcp.fr/emissions/les-4-verites/
- https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32444
