« Vous ne cotisez pas pour vous, vous cotisez pour moi » : Nicolas Dufourcq dénonce un mensonge d’État sur les retraites
Dans une déclaration fracassante diffusée sur BFM, Nicolas Dufourcq, ancien haut fonctionnaire et président de la Caisse des dépôts, a brisé un tabou tenace du débat public français : « Françaises, Français, vous ne cotisez pas pour vous, vous cotisez pour moi. Le “je cotise donc j’ai droit” ? C’est faux. C’est une idée fausse. L’État a menti aux Français. » Ces propos, d’une rare franchise, remettent en cause l’un des fondements psychologiques du système de retraite par répartition — et relancent un débat crucial à l’heure où la réforme des retraites divise toujours autant.
Le mythe de la « caisse personnelle » démonté
🔴💸 ALERTE : Nicolas Dufourcq lâche une bombe sur le système des retraites.
« Françaises, Français vous ne cotisez pas pour vous, vous cotisez pour MOI. Le « je cotise donc j’ai droit » c’est FAUX. C’est une idée fausse. L’État a menti aux Français. » (BFM)
Enfin, la vérité sort. pic.twitter.com/oTeku8tnJX
— Sir 𝕏 (@SirAfuera) October 17, 2025
Depuis des décennies, de nombreux Français croient que leurs cotisations alimentent un compte individuel, qu’ils pourront « retirer » à la retraite. Or, le système français repose sur la répartition : les actifs d’aujourd’hui paient les pensions des retraités d’aujourd’hui. Il n’y a pas de capitalisation, pas d’épargne accumulée au nom de chacun. « Ce n’est pas un placement, c’est un pacte entre générations », rappelle Dufourcq. « Et ce pacte est en train de se fissurer, non pas parce que les gens ne comprennent pas, mais parce qu’on leur a vendu une illusion. »
Cette confusion, entretenue par une communication floue et des bulletins de salaire mal lus, nourrit un sentiment d’injustice : « Pourquoi je paie autant si je ne suis pas sûr de toucher quoi que ce soit ? » Une question légitime… mais fondée sur une mauvaise compréhension du mécanisme collectif.
Pourquoi l’État a-t-il laissé perdurer ce malentendu ?
Historiquement, les gouvernements ont évité de clarifier ce point par crainte de provoquer un rejet massif du système. Dans les années 1980 et 1990, les campagnes institutionnelles mettaient en avant des « droits à la retraite » acquis « trimestre après trimestre », renforçant l’idée d’un compte personnel. « C’était plus rassurant, plus facile à vendre », analyse un économiste du COR (Conseil d’orientation des retraites). « Mais à long terme, cela a miné la confiance dans la solidarité intergénérationnelle. »
Aujourd’hui, avec le vieillissement de la population, la baisse du taux d’emploi des seniors et les tensions budgétaires, ce malentendu coûte cher — en crédibilité, en adhésion citoyenne, et en capacité à réformer.
Et maintenant ? Vers une pédagogie honnête
La déclaration de Dufourcq, bien que brutale, ouvre une voie nécessaire : celle d’une transparence radicale. Plutôt que de promettre des droits individuels illusoires, il s’agit d’expliquer clairement que la retraite est un bien commun, financé collectivement, et qu’elle dépend de la santé économique du pays, du taux d’emploi, et du nombre d’actifs par retraité.
Certains pays, comme les pays nordiques, ont réussi cette pédagogie depuis des années. En France, il est peut-être temps d’oser dire la vérité : la retraite n’est pas une récompense pour avoir cotisé, mais une solidarité que la société choisit — ou non — de maintenir.