Parloir reporté pour Sarkozy : les visiteurs débarquent, Carla Bruni reste dehors
Une visite intime reportée. Une cellule inaccessible. Et deux députés au milieu du chaos carcéral. À la maison d’arrêt de la Santé, l’incarcération de Nicolas Sarkozy ne se déroule pas comme prévu. Ce qui devait être un moment privé avec Carla Bruni s’est transformé en crise institutionnelle — et la raison a de quoi surprendre.
Pourquoi le parloir a-t-il été annulé ?
Le lundi 27 octobre 2025, deux députés de l’Assemblée nationale, Danièle Obono et Ugo Bernalicis, se sont présentés à la prison de la Santé à Paris. Leur objectif : exercer leur droit parlementaire de visite d’un établissement pénitentiaire. Ils étaient accompagnés de deux journalistes, dans la limite légale autorisée.
Mais leur venue a provoqué un bouleversement logistique majeur. L’administration pénitentiaire, invoquant des impératifs de sécurité liés à la présence de Nicolas Sarkozy en quartier d’isolement, a annulé plusieurs parloirs prévus ce jour-là — dont celui de Carla Bruni.
Un droit parlementaire… mais pas sans limites
La loi est claire : tout député peut visiter n’importe quelle prison, à toute heure, sans autorisation préalable. Il peut même être accompagné de jusqu’à cinq journalistes. En revanche, pour rencontrer un détenu spécifique, le consentement de ce dernier est obligatoire.
Dans ce cas, les députés ne demandaient pas à parler à Sarkozy. Ils souhaitaient seulement inspecter les lieux. Pourtant, la présence de l’ancien président en isolement — une mesure de protection courante pour les personnalités — a contraint la direction à suspendre temporairement les visites familiales.
Carla Bruni, victime collatérale
Carla Bruni, épouse de Nicolas Sarkozy, n’a donc pas pu le voir ce jour-là. Selon plusieurs sources internes à la Santé, c’est la première fois depuis son incarcération le 25 septembre qu’un parloir est annulé pour ce motif. Et ce, malgré le régime exceptionnel accordé à l’ancien chef de l’État : jusqu’à quatre visites par semaine, contre trois maximum pour les autres détenus prévenus.
Une condamnation sous appel, mais une détention réelle
Nicolas Sarkozy purge actuellement une peine de cinq ans de prison pour association de malfaiteurs. Le tribunal l’a reconnu coupable d’avoir toléré que des proches sollicitent des fonds auprès du régime de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Il a fait appel, ce qui fait de lui un « prévenu » — non un condamné définitif — et lui ouvre droit à un régime carcéral plus souple.
La Santé, une prison sous tension
La maison d’arrêt de la Santé, située dans le 14e arrondissement de Paris, n’est pas habituée à accueillir d’anciens présidents. La logistique, la sécurité, les visites : tout doit être repensé. L’incident du 27 octobre illustre les frictions entre le droit démocratique de contrôle parlementaire et les exigences de protection d’une personnalité incarcérée.
Et maintenant ?
Le parloir reporté devrait être reprogrammé rapidement. L’administration pénitentiaire assure que de tels incidents restent exceptionnels. Mais dans l’ombre de la Santé, chaque visite devient un enjeu politique — et chaque absence, une affaire médiatique.
