Derrière les barreaux : ce que Nicolas Sarkozy emporte en prison pour survivre au quotidien
Il fut président de la République, figure incontournable de la droite française, habitué des palais et des sommets du pouvoir. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy vit dans une cellule de 9 m² à la prison de La Santé. Incarcéré le 21 octobre 2025, il est le premier ancien chef d’État français à connaître la détention. Et dans ce basculement brutal, chaque détail compte — même un yaourt, une boîte de thon… ou un petit balai.
Une cellule de 9 m², mais un minimum de dignité
À peine arrivé à La Santé, Nicolas Sarkozy a pris une décision étonnamment pragmatique : commander un balai. Pas pour faire une déclaration politique, mais pour garder son espace propre. « Il a compris que cela allait être compliqué », confie Florian Tardif, journaliste politique en contact régulier avec l’ancien président. Ce geste simple révèle une volonté de maintenir un minimum de contrôle dans un environnement conçu pour en priver.
Outre le ménage, l’hygiène mentale passe aussi par l’alimentation. En plus des repas carcéraux, Sarkozy a « cantiné » — c’est-à-dire acheté des produits en supplément — des yaourts et du thon en boîte. Des aliments basiques, certes, mais symboliques : ils représentent un lien avec une normalité perdue, une routine personnelle dans un univers standardisé.
Entre lectures, sport et menaces
Pour occuper ses longues journées, l’ex-président a emporté trois ouvrages soigneusement choisis : Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas (une évidence, presque), Jésus de Christian Petitfils, et l’Anthologie de la poésie française établie par Georges Pompidou — un hommage discret à un autre président devenu écrivain.
Très sportif, il avait prévu un sac d’affaires de gym. Mais les réalités carcérales sont implacables : pas de footing dans les bois de Boulogne, seulement une cour grillagée de 30 m². Une adaptation physique… et psychologique.
Des insultes, des menaces, et une dignité intacte
La première nuit a été agitée. Des cris, des insultes, des menaces proférées depuis d’autres cellules. Trois détenus ont même été placés en garde à vue pour menaces de mort. Pourtant, selon Florian Tardif, Nicolas Sarkozy est « très tranquille ». Une résilience qui interroge autant qu’elle impressionne.
Autour de lui, des photos de Carla Bruni et de ses enfants. Des visages familiers pour adoucir l’isolement. Car en prison, ce ne sont pas les privilèges qui comptent, mais les repères humains.
Pourquoi ce quotidien intéresse-t-il tant ?
Parce qu’il touche à une question universelle : comment un individu, quel que soit son passé, s’adapte-t-il à la perte totale de liberté ? Et parce que, dans le cas de Nicolas Sarkozy, cette chute résonne comme un symbole — celui d’une justice qui, cette fois, ne fait pas de distinction entre les puissants et les autres.
