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Claude Malhuret démonte la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu : « Un discours sans ancrage réel »

Alors que Sébastien Lecornu présentait mardi sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, Claude Malhuret, figure historique du centre droit et maire de Mâcon, a livré une réponse cinglante, qualifiant le discours du Premier ministre de « technocratique », « déconnecté des réalités territoriales » et « dépourvu de vision à long terme ». Dans une intervention sobre mais ferme, l’ancien ministre a pointé du doigt l’absence de mesures concrètes pour les territoires ruraux, les services publics de proximité et la transition écologique locale — des sujets pourtant centraux dans la crise de confiance qui mine la société française.

Une critique centrée sur l’absence de lien avec les territoires

« On nous parle de souveraineté, d’efficacité, de modernité… mais où sont les maires dans ce récit ? Où sont les infirmières scolaires, les agents des gares, les agriculteurs ? », a lancé Malhuret, soulignant que la déclaration de Lecornu, bien qu’élégante sur la forme, manquait cruellement de substance opérationnelle. Selon lui, le gouvernement continue de concevoir la politique comme une affaire parisienne, orchestrée depuis les cabinets ministériels, sans véritable consultation des acteurs de terrain.

Pour illustrer son propos, il a rappelé que plus de 60 % des communes françaises comptent moins de 2 000 habitants — et que ces territoires subissent de plein fouet la désertification médicale, la fermeture des bureaux de poste et l’absence de transports en commun. « Dire que vous allez “renforcer la ruralité” sans annoncer un seul euro supplémentaire pour les maisons de services au public, c’est du théâtre politique », a-t-il déclaré.

Un désaccord sur la méthode autant que sur le fond

Au-delà des mesures, c’est la méthode de gouvernance que critique Claude Malhuret. Ancien humanitaire et défenseur d’une écologie pragmatique, il déplore l’absence de dialogue avec les collectivités locales, les syndicats agricoles ou les associations de maires. « Un gouvernement ne se juge pas à ses intentions, mais à sa capacité à écouter, adapter, corriger. Or, on assiste à une accumulation de réformes imposées d’en haut, sans phase d’expérimentation ni évaluation intermédiaire. »

Il cite en exemple la récente réforme des dotations aux communes, jugée « injuste » par de nombreux élus ruraux, ou la stratégie énergétique nationale, qui ignore les spécificités des zones non interconnectées au réseau électrique principal.

Un appel à une autre forme de politique

Plutôt qu’un simple réquisitoire, la réponse de Malhuret se veut un appel à repenser la manière de faire de la politique. « Il ne s’agit pas de ralentir, mais de recentrer. De mettre l’humain avant la performance statistique. De mesurer le progrès non pas au PIB, mais à la qualité de vie dans chaque village, chaque quartier. »

Dans un contexte de fragmentation politique et de défiance croissante envers les institutions, cette prise de parole illustre une tendance de fond : celle d’un centre droit en quête d’autonomie, refusant de se fondre dans une majorité perçue comme trop technocratique, trop éloignée des préoccupations quotidiennes.

Karim

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