Macron ouvre la porte à un référendum sur les retraites : ce que ça change vraiment
Macron propose un référendum sur les retraites… à condition que tout le monde soit déjà d’accord. 😱 https://www.grandsmeres.net/2025/10/macron-ouvre-la-porte-a-un-referendum-sur-les-retraites-ce-que-ca-change-vraiment/
Un référendum… si tout le monde est d’accord
Lors d’une conférence de presse à Ljubljana, le président de la République a précisé que toute consultation populaire dépendrait d’un consensus entre syndicats, patronat et forces politiques. « Encore faut-il qu’on sache sur quoi », a-t-il souligné. Autrement dit, pas de vote citoyen sans texte clair et partagé. Cette position transforme le référendum en aboutissement d’un processus, non en point de départ.
Sébastien Lecornu ouvre la voie à un «référendum» sur la question des retraites dans #180MinutesInfo pic.twitter.com/xfkDorJr0x
— CNEWS (@CNEWS) October 21, 2025
Cette approche marque un léger virage dans la stratégie macroniste : moins d’imposition, plus de co-construction. L’objectif ? Désamorcer les tensions sociales tout en maintenant la nécessité d’une réforme structurelle du système de retraite.
Réforme de 2023 : suspendue ou simplement repoussée ?
Emmanuel Macron a aussi tenu à clarifier le sort de la réforme adoptée en 2023. Selon lui, elle n’est ni abrogée ni suspendue, mais décalée. L’âge légal de départ à la retraite, initialement fixé à 63 ans à compter du 1er janvier 2027, serait désormais appliqué à partir du 1er janvier 2028.
Pour autant, cette nuance sémantique ne passe pas inaperçue. Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu parlait clairement de « suspension » devant l’Assemblée nationale le 14 octobre, le chef de l’État préfère évoquer un simple report. Une distinction qui alimente les critiques, notamment de Jean-Luc Mélenchon, qui y voit une manœuvre pour conserver l’essentiel de la réforme.
Pourquoi envisager un référendum en 2025 ou 2026 ?
La perspective d’un référendum sur les retraites en 2025 s’inscrit dans un contexte à la fois budgétaire et électoral. Le gouvernement cherche à apaiser le climat social sans renoncer à l’équilibre financier du système. Soumettre une réforme au vote populaire permettrait aussi de contourner les blocages parlementaires récurrents — et de répondre à une demande croissante de démocratie participative.
Mais ce scénario n’est crédible que si un compromis émerge en amont. Sans base commune, le référendum risquerait de devenir un nouveau terrain de division plutôt qu’un outil de légitimation.
Et après ? Un nouveau dialogue social en gestation
Emmanuel Macron appelle désormais à un « moment de stabilité » avant de relancer les négociations. Selon lui, c’est aux partenaires sociaux de poser les jalons d’un accord. Ce n’est qu’ensuite que le gouvernement décidera de la suite : loi, concertation prolongée… ou référendum.
Le débat sur les retraites n’est donc pas clos. Il entre dans une phase plus dialoguée, mais tout aussi décisive pour l’avenir du modèle social français.