Une septuagénaire en grève de la faim pour récupérer sa maison squattée à Nantes
À 73 ans, Marie-Claude n’a plus accès à sa propre maison. Ce vendredi 24 octobre, elle a entamé une grève de la faim place Royale à Nantes, une pancarte à la main : « Je n’ai plus accès à ma maison, merci du soutien ». Derrière ce geste désespéré, une histoire de location qui a mal tourné — et un locataire qui a siliconé les serrures pour l’en empêcher d’entrer.
Une chambre louée, une maison perdue
Tout commence en février 2025. Sollicitée par une association locale du quartier du Breil, Marie-Claude accepte d’héberger un jeune homme fraîchement embauché à Nantes. Un bail de location est signé : il occupe une seule des quatre chambres de la maison familiale, partage la cuisine et les sanitaires, contre un loyer de 450 euros charges comprises.
La maison, en cours de rénovation, avait déjà été squattée auparavant. Cette fois, la propriétaire pensait avoir trouvé une solution solidaire… et sécurisée.
Quand le locataire devient intrus
Très vite, les relations se détériorent. Le jeune homme juge que Marie-Claude « vient trop souvent » et commence à lui barrer l’accès aux autres pièces. « Il laissait les clés dans la serrure. Je ne pouvais plus entrer », raconte-t-elle. Lui, sortait par la fenêtre de la cuisine, puis verrouillait les volets roulants à distance.
Sur les conseils d’un avocat, elle fait changer les serrures — une solution classique pour reprendre le contrôle d’un bien. Mais le locataire riposte de façon inédite : il remplit les serrures de silicone, les rendant inutilisables.
Une impasse juridique et administrative
- Le loyer n’est plus payé depuis plusieurs mois.
- Les artisans ne peuvent plus accéder au chantier de rénovation.
- Le jardin est à l’abandon, les volets restent baissés en permanence.
- Le locataire a déposé plainte pour « violation de domicile », empêchant la propriétaire de faire valoir ses droits.
Pire : avec la trêve hivernale qui débute le 1er novembre, toute expulsion devient quasi impossible jusqu’au printemps. « C’est inacceptable. Je suis chez moi, et je n’y ai plus accès », s’indigne Marie-Claude.
Pourquoi cette affaire interpelle
Ce cas illustre les failles du système de location en France, notamment pour les propriétaires non professionnels. Alors qu’ils cherchent à aider, ils se retrouvent parfois dépossédés de leur bien — sans recours rapide ni protection efficace.
Marie-Claude a tenté la médiation, contacté les services sociaux, consulté un avocat. Rien n’y fait. Aujourd’hui, sa seule arme est la visibilité. D’où cette grève de la faim symbolique, dans l’espoir qu’une institution, une autorité, ou même un citoyen, lui tende enfin la main.
