Explosion au Conseil de Paris : le duel Hidalgo-Dati atteint son paroxysme
Un clash déclenché par les dépenses des élus
🔴🇫🇷 𝗔𝗟𝗘𝗥𝗧𝗘 𝗜𝗡𝗙𝗢 — Anne Hidalgo JUSTIFIE ses FRAIS DE REPRÉSENTATION, qu’elle considère comme un complément de revenu LÉGITIME.
👉 La maire de Paris déclare : « Je vous mets au défi de vivre avec l’indemnité de 4 900€ net après impôts. »
Elle perçoit en réalité 9 721… pic.twitter.com/3wQtk3lnfi
— Bastion (@BastionMediaFR) October 8, 2025
Tout commence avec la publication récente de documents officiels révélant les frais de représentation des maires parisiens. Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, s’en saisit aussitôt pour se poser en figure de la rigueur : « Je n’utilise pas l’argent des Parisiens ni pour des affaires personnelles, ni dans le cadre de mes fonctions », affirme-t-elle, soulignant qu’elle est l’une des plus économes.
Mais cette posture suscite une réaction immédiate de la part d’Anne Hidalgo, visiblement irritée par ce qu’elle perçoit comme de l’hypocrisie. « Madame Dati est dans cette attitude depuis cinq ans. Plus c’est gros, plus ça passe », lance la maire de Paris, avant d’enfoncer le clou : « Le “tous pourris” ne passe plus. »
Corruption, lobbying, et le spectre du procès à venir
L’échange dépasse vite le simple débat budgétaire. Anne Hidalgo fait clairement référence à l’affaire judiciaire qui entoure Rachida Dati : entre 2010 et 2012, cette dernière aurait perçu près de 900 000 euros de la part d’une filiale de Renault-Nissan pour des prestations jugées fictives, alors qu’elle était députée européenne et avocate.
Pour les juges d’instruction, ces faits « s’apparentent à du lobbying » et posent question sur leur compatibilité avec ses fonctions publiques. Un procès pour trafic d’influence et corruption est prévu en septembre 2026.
« Il y a des risques de corruption, puisque vous allez être jugée pour corruption en septembre 2026 », rappelle froidement Anne Hidalgo en séance. « Vous qui avez été garde des Sceaux, vous devriez faire en sorte que la vérité soit connue. »
Les ambitions municipales derrière les attaques
Ce duel n’est pas seulement personnel. Il est stratégique. Rachida Dati ne cache pas son objectif : conquérir Paris en 2026 et mettre fin à plus de vingt-cinq ans de majorité de gauche. Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié en juin 2025, elle devancerait largement les candidats de la majorité présidentielle et de la gauche, avec entre 28 % et 34 % des intentions de vote au premier tour.
En face, le socialiste Emmanuel Grégoire — actuel premier adjoint, mais en froid avec Anne Hidalgo — stagne entre 14 % et 19 %.
Une polémique qui dépasse les clivages partisans
Pourtant, l’attaque de Rachida Dati contre les dépenses des maires d’arrondissement se heurte à une réalité embarrassante : son propre camp n’est pas épargné. Ainsi, Jeanne d’Hauteserre, maire LR du 8e arrondissement, a dépensé près de 36 000 euros en vêtements au titre de ses frais de représentation.
Cette guerre de communication commence à lasser certains élus. « La situation du pays est gravissime, il faut savoir ranger nos polémiques », estime ainsi le conseiller écologiste Sylvain Raifaud dans une interview à la radio Ici.
Et maintenant ?
Avec la fin du mandat d’Anne Hidalgo — qui ne briguera pas de troisième terme — et la montée en puissance de Rachida Dati comme figure de proue de la droite parisienne, chaque séance du Conseil de Paris devient un terrain d’affrontement pré-électoral. Les élections municipales de 2026 ont bel et bien commencé… bien avant le calendrier officiel.