Votre siège en réunion trahit votre personnalité — et votre stratégie au travail
Vous pensez choisir votre chaise par hasard ? Détrompez-vous. Selon les experts en communication non verbale, l’endroit où vous vous asseyez autour d’une table de réunion révèle bien plus que vous ne l’imaginez : votre rapport au pouvoir, votre ambition, voire votre propension à défier l’autorité. Une simple décision — apparemment anodine — devient un signal silencieux envoyé à toute l’équipe. Et dans le monde du travail, ces signaux-là comptent.
Le siège du pouvoir : celui qui domine la pièce
À l’une des extrémités de la table, souvent face à la porte, se trouve le siège le plus stratégique. On l’appelle le siège du pouvoir. Celui qui l’occupe contrôle visuellement l’espace, capte les regards, et oriente naturellement la conversation. Pas étonnant qu’il soit souvent pris d’assaut — ou réservé — par les managers, les leaders, ou ceux qui veulent le devenir.
« Cette position vous place au cœur de la discussion », explique Dustin York, professeur de communication à l’université des arts et des sciences de Maryville. « Elle maximise votre influence, surtout si vous savez en tirer parti. »
Pourquoi ce siège fonctionne
- Visibilité totale : vous voyez tout le monde entrer, sortir, réagir.
- Contrôle de la parole : les regards convergent naturellement vers vous.
- Symbolique du leadership : même sans titre, vous incarnez l’autorité.
À droite et à gauche du leader : les lieutenants stratégiques
Les sièges adjacents au siège du pouvoir — souvent les places 1 et 9 dans les schémas classiques — sont ceux des ambitieux. Ceux qui les choisissent cherchent à être vus, entendus, et surtout, associés au décideur.
Selon une étude de l’Université de l’Oregon, la place à gauche du leader est perçue comme plus favorable — idéale pour ceux qui veulent gagner en sympathie. Celle de droite, en revanche, est associée à plus de puissance — parfaite pour ceux qui veulent affirmer leur autorité.
« Si vous visez une promotion ou une reconnaissance accrue, ces deux sièges sont vos meilleurs alliés », précise Dustin York.
En face du patron : le débatteur, le challenger
Choisir de s’asseoir directement en face du leader ? C’est un message clair : « Je ne suis pas là pour suivre. Je suis là pour contester, proposer, bousculer. »
Ce siège, appelé « point focal », est souvent occupé par les esprits critiques, les innovateurs, ou les rebelles constructifs. Mais attention : cette position expose. Elle invite au duel verbal, au face-à-face. « Vous affirmez que vous êtes un concurrent sérieux », prévient le professeur. « Cela peut vous valoriser… ou vous isoler, selon le contexte. »
Les places du fond : discrétion, écoute, ou retrait stratégique ?
Celles et ceux qui préfèrent les côtés ou le fond de la table ne cherchent ni confrontation ni projecteurs. Leur posture ? Observer, écouter, analyser. Parfois par prudence. Parfois par stratégie.
« Ces positions sont perçues comme plus amicales, moins conflictuelles », note Dustin York. « Elles apaisent, elles rassemblent. Mais elles peuvent aussi vous rendre invisible si vous ne prenez pas la parole. »
Et vous, où vous asseyez-vous vraiment ?
La prochaine fois que vous entrerez dans une salle de réunion, regardez autour de vous. Qui prend le siège du pouvoir ? Qui s’installe à ses côtés ? Qui ose s’asseoir en face ?
Votre choix n’est pas anodin. Il raconte votre histoire, vos ambitions, vos peurs. Et surtout, il influence la manière dont les autres vous perçoivent — souvent sans que vous en ayez conscience.
Alors, la prochaine fois, choisissez votre chaise… comme vous choisiriez votre stratégie.