Bayrou lâche une bombe : Deux jours fériés en jeu, mais une issue possible ?
Alors que la polémique enfle autour de la suppression de deux jours fériés en France, François Bayrou jette un pavé dans la mare. Le ministre des Relations avec le Parlement annonce qu’il est prêt à retirer sa proposition… à une condition. Une déclaration qui relance le débat sur le sens du temps libre, de la productivité et des concessions politiques dans un contexte économique tendu.
Bayrou Prêt à Faire Marche Arrière… Sous Conditions
Interrogé lors d’un entretien accordé à France Info, François Bayrou n’a pas mâché ses mots : « J’y renonce dès l’instant que nous aurons trouvé une solution alternative ». Une phrase courte, mais lourde de conséquences. Elle intervient alors que le gouvernement explore des pistes pour financer le modèle social, notamment la dépendance, sans alourdir la pression fiscale.
Le ministre, connu pour son pragmatisme, ne ferme pas la porte à la suppression des jours fériés, mais il y met une condition claire : l’existence d’un plan de compensation crédible. Autrement dit, pas de sacrifice sans contrepartie. Cette sortie tactique place la pression sur les partenaires sociaux et les autres membres de l’exécutif.
🇫🇷 FLASH | « J’y renonce dès l’instant que nous aurons trouvé une solution alternative », déclare François Bayrou concernant la suppression de deux jours fériés. pic.twitter.com/7AgGk4dcQH
— Cerfia (@CerfiaFR) September 3, 2025
Un Débat Récurrent, Relancé par la Crise Financière
La question des jours fériés n’est pas nouvelle. Elle ressurgit régulièrement dans les débats économiques, notamment lors des discussions sur la compétitivité française. En 2004, déjà, la journée de solidarité avait été instaurée en remplacement du 1er mai, avant d’être transférée sur les congés payés. Aujourd’hui, le sujet revient avec une intensité renouvelée.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’Insee, chaque jour férié non travaillé représente environ 1,3 milliard d’euros de PIB perdu. Pour certains économistes, comme Philippe Aghion ou Jean Pisani-Ferry, optimiser le temps de travail pourrait permettre de mieux financer les transitions – écologique, numérique, et sociale.
Mais le public est divisé. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #PasMesFériés a été utilisé des milliers de fois en 24 heures. Beaucoup voient dans cette proposition une atteinte au quotidien des Français, déjà mis à rude épreuve par l’inflation et la précarité.
Quelles Alternatives Envisageables ?
Bayrou ne précise pas quelle forme pourrait prendre cette « solution alternative ». Mais plusieurs pistes circulent dans les couloirs de Bercy. L’une d’entre elles consiste à étendre le dispositif de l’épargne-temps, déjà expérimenté dans certains secteurs, permettant aux salariés d’accumuler des jours pour des congés plus longs.
Une autre option serait de mutualiser les efforts via une contribution sectorielle ciblée, par exemple dans les industries à forte valeur ajoutée. L’idée serait d’éviter de faire porter tout le fardeau sur le temps de travail des employés.
Le Medef a salué une « ouverture intelligente », tandis que la CGT a répliqué par la voix de Sophie Binet : « On ne touche pas aux jours fériés sans consulter les citoyens ». Une position partagée par une large frange de l’opinion publique.
Un Enjeu de Crédibilité Politique
Ce bras de fer autour des jours fériés dépasse la simple question budgétaire. Il touche à un symbole fort de la culture française : le rapport au repos, à la famille, aux traditions. Le 11 novembre, le 1er mai, le jeudi de l’Ascension – chacun porte une mémoire collective.
En choisissant de conditionner son retrait à une alternative, Bayrou joue la carte de la responsabilité. Mais il prend aussi un risque : celui d’être perçu comme un technocrate déconnecté. Son avenir politique pourrait dépendre de la manière dont cette affaire sera perçue dans les prochaines semaines.
Pendant ce temps, les Français observent. Et ils se posent une question simple : quelle société voulons-nous ? Celle de la productivité maximale ? Ou celle du temps retrouvé ?
