Bayrou tient bon : La suppression de jours fériés devient inévitable
Le débat fait rage. François Bayrou ne fléchit pas. Malgré les critiques, les sarcasmes et les grincements de dents dans l’opposition comme au sein de la majorité, le ministre de la Justice maintient sa proposition : supprimer des jours fériés pour renforcer la compétitivité économique. Une mesure explosive, portée avec une froide détermination. Et ce, même face à la grogne sociale qui monte. Son unique concession ? Laisser aux Français le droit de choisir le jour à sacrifier. Une ouverture symbolique qui ne trompe personne. La ligne rouge est franchie. Et pour certains, il est désormais temps de passer à la vitesse supérieure : une motion de censure pourrait être déclenchée.
Bayrou, Infatigable Partisan de la Réforme
Depuis plusieurs semaines, François Bayrou martèle son argumentaire dans les médias, les réunions de cabinet et les tribunes. Il défend une idée simple, mais radicale : la France doit travailler davantage pour rattraper ses voisins européens. Selon lui, la suppression de deux jours fériés – notamment ceux tombant un mardi ou un jeudi – permettrait de gagner en productivité sans allonger la semaine de travail. Une logique économique qu’il présente comme incontournable.
Il ne s’agit pas d’un coup médiatique. Bayrou a longuement réfléchi à cette réforme. Elle s’inscrit dans une vision plus large de modernisation du modèle français, qu’il juge trop frileux face aux réalités économiques mondiales. Il cite régulièrement l’Allemagne, où les jours fériés sont plus rares et mieux répartis, ou encore le Royaume-Uni, où les bank holidays ne paralysent pas l’activité économique.
Une Concession Symbolique : Le Choix du Jour
Face à la pression, François Bayrou a tenté un geste. Il propose désormais que ce soit aux citoyens de décider quel jour férié sacrifier. Une consultation nationale ? Un vote local ? Les modalités restent floues. Mais l’intention est claire : donner une impression de pouvoir d’agir.
Sauf que cette ouverture sur le choix du jour sonne creux pour beaucoup. Les syndicats, comme la CGT ou FO, dénoncent une mascarade. « On ne choisit pas entre la peste et le choléra », a lancé un responsable syndical sur France Inter. Pour eux, la question n’est pas de savoir quel jour on supprime, mais de refuser l’idée même de suppression. Le droit au repos, disent-ils, n’est pas négociable.
La Ligne Rouge Est Franchie : Appels à la Censure
Dans l’opposition, les réactions sont virulentes. À gauche comme à l’extrême droite, on accuse Bayrou de mépris envers les classes populaires. Jean-Luc Mélenchon a qualifié cette proposition de « coup de massue contre le vivre-ensemble ». Marine Le Pen, sur CNews, a parlé d’« attaque contre l’identité française ». Même au sein du camp présidentiel, des voix s’élèvent. Certains députés LREM craignent que cette mesure ne creuse encore la fracture sociale.
Et c’est précisément ce climat de tension qui relance une idée longtemps enterrée : déclencher une motion de censure. Plusieurs groupes parlementaires étudient sérieusement la possibilité de s’allier contre le gouvernement. Une coalition improbable entre NUPES et RN ? Peut-être. L’enjeu dépasse désormais la seule question des jours fériés. C’est tout le projet de société que l’on juge en train de basculer.
Un Débat qui Dépasse le Cadre Économique
Ce n’est plus seulement une question de productivité. C’est une affaire de symbole. Les jours fériés en France, ce sont des repères. La fête du Travail, l’Armistice, la Toussaint… Chaque date porte une mémoire collective, religieuse ou civique. Les effacer, même partiellement, c’est toucher à l’ADN du pays.
Les Français sont partagés. Une récente enquête de l’Ifop pour Le Figaro montre que 58 % des sondés rejettent la suppression de jours fériés. Mais parmi les 25-34 ans, la proportion est plus nuancée : 44 % seraient prêts à y réfléchir, surtout si cela permet de gagner en salaire ou en jours de congé ailleurs.
Le gouvernement sait qu’il joue avec le feu. Mais François Bayrou semble décidé. Il parle de « courage réformiste ». D’autres parlent d’aveuglement. Une chose est sûre : le pays est en passe de vivre un moment charnière. Et tout peut basculer dans les prochaines semaines.