Paris, ses charmes légendaires… et son armée de rats qui dérange
Paris. Le nom seul évoque des images de romance, d’art, de gastronomie et de lumière. La tour Eiffel, les quais de Seine, les cafés mythiques, les ruelles pavées de Montmartre — autant de symboles mondialement connus. Pourtant, derrière ce décor idyllique se cache une réalité bien moins glorieuse : la capitale française abrite une population de rats estimée à plusieurs millions. Une cohabitation forcée entre le romantisme urbain et un fléau sanitaire croissant.
Un problème ancien, mais en pleine recrudescence
Le rat n’est pas une nouveauté à Paris. Depuis le Moyen Âge, il arpente les égouts, les caves et les rues de la ville. Mais ces dernières années, son nombre a explosé. Selon des études citées par France 3, il existerait aujourd’hui entre 2,5 et 3 millions de rats à Paris, soit presque autant que d’habitants.
Les facteurs sont multiples : densité urbaine, accumulation de déchets, réchauffement climatique, et développement des espaces verts mal gérés. Les quartiers du nord et de l’est de la capitale, comme Belleville ou Barbès, sont particulièrement touchés, mais aucun arrondissement n’est épargné.
Des rats jusque dans les lieux emblématiques
🇨🇵 Paris, sa tour Eiffel, ses rues pittoresques et ses rats pic.twitter.com/9k43eDFexE
— RADIOROMA (@RadioRomaX) July 22, 2025
Ces rongeurs ne se contentent plus des égouts. Ils ont été aperçus près du canal Saint-Martin, dans les jardins du Luxembourg, et même aux abords de la tour Eiffel. En 2023, une vidéo virale montrait un rat traverser tranquillement une terrasse de café bondée dans le 6e arrondissement.
Les riverains rapportent des nuits troublées par des bruits de grattement, des odeurs nauséabondes, et des traces de déjections. Certains commerçants, surtout dans les marchés alimentaires, déplorent des pertes matérielles importantes dues aux attaques nocturnes.
Pourquoi les rats prolifèrent-ils autant ?
La réponse tient en trois mots : chaleur, nourriture, refuge.
- Chaleur : le réchauffement climatique allonge les saisons favorables à la reproduction.
- Nourriture : les poubelles mal fermées, les restes de repas sur les trottoirs et les composts urbains constituent un buffet permanent.
- Refuge : les réseaux souterrains de Paris, parmi les plus anciens d’Europe, offrent un labyrinthe parfait pour leur nidification.
L’absence de prédateurs naturels en milieu urbain aggrave encore la situation. Et si la mairie multiplie les campagnes de désinfection, les résultats restent limités.
Que fait la ville pour endiguer le phénomène ?
Depuis plusieurs années, la Mairie de Paris a mis en place un plan de lutte contre les nuisibles. Ce programme inclut :
- Des campagnes de piégeage et d’éradication ciblées.
- Le renforcement du tri des déchets et la distribution de bacs anti-rats.
- Une sensibilisation accrue des habitants et commerçants.
- Des partenariats avec des sociétés spécialisées en gestion parasitaire.
Pourtant, selon des experts cités par Le Monde, ces actions restent souvent ponctuelles et insuffisantes face à l’ampleur du problème. Un véritable changement de comportement collectif est nécessaire.
Un défi pour l’image de la Ville Lumière
Alors que Paris se prépare à accueillir les Jeux Olympiques de 2024, la question des rats devient stratégique. L’image de la capitale, déjà mise à mal par des grèves, des inondations et des tensions sociales, pourrait souffrir d’un nouveau coup médiatique international.
Déjà, certains médias étrangers ont titré sur “la capitale aux rats”. Pour éviter le ridicule, la municipalité doit intensifier ses efforts, non seulement en matière d’assainissement, mais aussi de communication.