France 2 en plein orage : journalistes agressés lors d’un reportage sur les bassines d’irrigation
Des équipes de France 2 ont été violemment confrontées à des agriculteurs en Charente-Maritime alors qu’elles réalisaient un reportage sur la dégradation de réserves d’eau. L’altercation a tourné à l’affrontement, avec insultes, menaces et une scène filmée qui fait débat. Une nouvelle illustration de tensions extrêmes autour de l’eau, de l’agriculture et de l’environnement.
Un tournage interrompu par des cris et des menaces
Alors qu’ils s’apprêtaient à interviewer un militant du collectif « Bassines Non Merci », Anne Guillé-Épée et sa JRI ont vu débarquer quatre agriculteurs visiblement furieux. Selon leur témoignage, ces derniers auraient lancé : « Dégagez, sinon ça va mal finir ! ». Puis les mots ont cédé la place aux gestes.
Le militant a été bousculé, la caméra heurtée, et la journaliste légèrement touchée au genou. Face à cette montée de tension, l’équipe a dû plier le matériel précipitamment. « On a eu peur qu’ils nous frappent », a-t-elle expliqué.
L’un des militants présents, Jean-Jacques Guillet, affirme avoir été pris pour cible : « L’un d’eux voulait me casser la gueule. Il m’a insulté, il m’a poussé, mes lunettes sont tombées, il a donné des coups de pied dans ma voiture ».
Un agriculteur nie les violences mais assume la colère
Jean-Philippe Rousseau, l’un des agriculteurs présents sur les lieux, rejette toute idée d’agression physique. « On a juste parlé fort », affirme-t-il. Pour lui, la venue du militant sur un terrain privé, accompagnée de caméras, constituait une provocation. Il accuse même le collectif opposé aux bassines d’avoir participé aux dégradations récentes revendiquées par des militants écologistes**.
« Ce n’était pas normal qu’il vienne se faire filmer ici alors que deux jours avant, on avait subi des actes de vandalisme », insiste-t-il. Un point de vue partagé par plusieurs producteurs locaux, où la frustration est vive face à ce type d’intervention médiatique.
Une loi controversée au cœur des tensions
L’adoption récente de la loi Duplomb , qui facilite la construction de retenues d’eau pour l’irrigation agricole, a ravivé les conflits entre agriculteurs, écologistes et riverains. Pour les uns, ces bassines sont vitales face aux sécheresses persistantes. Pour les autres, elles symbolisent un gaspillage d’eau inacceptable.
⚡💧 Quatre mégabassines lacérée au cutter en Vendée et en Charente-Maritime, cibles de militants écologistes.
Un sujet ultrasensible : sur place, les équipes du #JT20h ont été violemment prises à partie par des irriguants. pic.twitter.com/cK0eWcqgVX
— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) July 8, 2025
Les dégradations spectaculaires de bassines au cutter ces dernières semaines ont mis le feu aux poudres. Revendiquées par des groupes radicaux, ces actions alimentent la méfiance et la colère chez les producteurs, prêts à défendre leurs installations bec et ongles.
La liberté de la presse en question
Devant cet incident, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a exprimé son soutien aux victimes et dénoncé une atteinte grave à la liberté d’informer. « Interpeller une équipe de télévision en pleine enquête, c’est mettre en danger non seulement les journalistes, mais aussi le droit à l’information », a souligné une porte-parole.
Anne Guillé-Épée a porté plainte pour menaces et violences. Les suites judiciaires restent incertaines, mais l’événement illustre une montée des tensions dans un contexte déjà très polarisé.