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Choc social : Le gouvernement prévoit de doubler le délai de carence pour les arrêts maladie

Le gouvernement s’apprête à frapper un coup dur dans le portefeuille des salariés malades. Selon des fuites issues de Matignon, le délai de carence pour les arrêts maladie pourrait passer de 3 à 6 jours. Autrement dit, aucune indemnité ne serait versée pendant la première semaine d’absence. Cette mesure, envisagée dans le cadre d’un vaste plan d’économies budgétaires, vise à réduire les dépenses de l’assurance maladie. Mais elle risque de provoquer une tempête sociale. Car derrière ce simple changement de calendrier se cache une remise en cause profonde du droit à l’indemnisation en cas de maladie.

Une double peine pour les travailleurs malades

La mesure ne s’arrête pas aux arrêts maladie. Le délai de carence avant la rupture conventionnelle serait également prolongé. Actuellement quasi-inexistant, il pourrait être allongé pour renforcer la sécurité juridique des entreprises. Pourtant, c’est surtout la modification concernant la maladie qui fait polémique.

Le délai de carence, c’est la période durant laquelle aucun versement n’est effectué par la Sécurité sociale. Actuellement de 3 jours calendaires, il ne s’applique pas aux accidents du travail, aux maladies professionnelles, ni aux affections longues durée (ALD). Le porter à 6 jours, c’est doubler la période d’indemnisation zéro , une décision qui frappe de plein fouet les travailleurs touchés par des affections courtes mais invalidantes : grippe, lumbago, infection, ou convalescence post-opératoire.

Le prétexte des économies : combien va-t-on vraiment gagner ?

Le gouvernement justifie cette réforme par la nécessité de maîtriser les comptes de la Sécurité sociale. En 2024, les indemnités journalières maladie ont coûté près de 7 milliards d’euros. Allonger le délai de carence pourrait générer des économies de 400 à 600 millions d’euros par an, selon les estimations du Conseil d’orientation des retraites (COR).

Mais cette logique d’économie est vivement contestée. Le syndicat CFDT dénonce une « politique de saupoudrage sur le dos des plus fragiles ». La CNSA met en garde contre un effet pervers : en poussant les salariés à retourner au travail trop vite, on risque d’aggraver les maladies et de propager les infections, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation ou de l’alimentation.

Impact direct sur le pouvoir d’achat

Les conséquences sont concrètes. Un arrêt maladie de 5 jours ne serait plus indemnisé du tout. Même un arrêt de 7 jours ne donnerait droit qu’à une seule journée d’indemnité. Pour un salarié touchant 30 € par jour, cela représente une perte de 150 € par arrêt court.

Les plus touchés seront les plus vulnérables : travailleurs précaires, intérimaires, employés à temps partiel, ou ceux sans complémentaire santé employeur. En l’absence d’épargne de précaution, une courte maladie pourrait désormais avoir des conséquences financières immédiates. « On ne soigne pas la dette publique sur le dos des malades », a lancé un représentant du collectif « Pas de salaire, pas de santé ».

La rupture conventionnelle aussi dans le viseur

Le projet de réforme touche aussi le délai de carence pour la rupture conventionnelle. Ce délai, actuellement très court, pourrait être allongé pour éviter les pressions ou les abus. L’objectif affiché est de protéger le salarié contre une décision précipitée.

Toutefois, cette mesure pourrait ralentir les départs volontaires, notamment dans les secteurs à forte rotation. Les entreprises pourraient y voir une contrainte administrative supplémentaire, alors même que le gouvernement prône la simplification du droit du travail.

Une réforme en pleine tempête sociale ?

Le timing de cette annonce est explosif. Elle intervient alors que le pouvoir d’achat reste une préoccupation majeure, que les tensions autour des retraites ne sont pas apaisées, et que les grèves sectorielles se multiplient.

Le ministère de la Santé n’a pas encore confirmé officiellement le projet, mais a reconnu que « toutes les pistes sont étudiées pour ramener les comptes de protection sociale à l’équilibre ». Une porte-parole du gouvernement a ajouté : « Nous ne prendrons aucune décision sans concertation avec les partenaires sociaux. »

Cela suffira-t-il à calmer la colère ? Rien n’est moins sûr. Car cette mesure touche à un pilier de la protection sociale française : le droit à l’indemnisation en cas d’incapacité de travail. Et pour beaucoup, elle symbolise un abandon du modèle de solidarité.

Karim

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