6,3 milliards d’€ de versements indus : la Cour des comptes fustige une nouvelle fois la gestion de la CAF
Pour la deuxième année consécutive, la Cour des comptes a refusé de certifier les comptes de la Caisse d’allocations familiales (CAF). Derrière ce rejet se cache un dysfonctionnement profond, avec 6,3 milliards d’euros de prestations versées à tort en 2024. Un scénario préoccupant pour une institution centrale du modèle social français.
Un manque criant de fiabilité financière
La Cour des comptes n’a pas mâché ses mots : la CAF est incapable de garantir la fiabilité de sa gestion budgétaire. Sur les 6,3 milliards d’euros de versements indus enregistrés l’an dernier, beaucoup proviennent d’erreurs dans le traitement des dossiers ou d’un manque de suivi administratif rigoureux.
Ce montant élevé traduit une faille systémique touchant plusieurs prestations majeures, dont la prime d’activité, où un dossier sur quatre a été jugé incorrect. Une situation qui inquiète autant les citoyens que les responsables politiques.
« Catastrophique » : quand les experts pointent du doigt les faiblesses
L’expression est forte, mais elle reflète une réalité dénoncée par plusieurs spécialistes du secteur : la gestion de la CAF est « catastrophique ». Les outils informatiques obsolètes, les processus administratifs complexes et une absence de vérification efficace avant le paiement des allocations alimentent une spirale de dysfonctionnements.
Alors que la numérisation était censée fluidifier l’accès aux droits, elle semble dans certains cas ajouter davantage de confusion. Le risque ? Décourager les bénéficiaires légitimes ou créer un climat de méfiance vis-à-vis des aides sociales.
Quel impact sur les familles et les finances publiques ?
Bien sûr, derrière ces chiffres impressionnants se cachent des conséquences humaines. Tandis que certains ont perçu des aides qu’ils n’auraient pas dû recevoir, d’autres ont été pénalisés par des retards ou des erreurs dans leurs droits sociaux.
En parallèle, le gaspillage constaté fragilise le budget de l’État. Alors que les finances publiques sont sous pression, chaque euro mal alloué représente un coût pour le contribuable. Il s’agit donc d’une question non seulement technique, mais aussi morale.
Des pistes pour résoudre la crise
Pour sortir de cette situation, plusieurs pistes sont explorées : modernisation des systèmes informatiques, renforcement des contrôles automatisés, formation accrue des agents et simplification des démarches. L’objectif est clair : restaurer la confiance dans un système essentiel tout en évitant les erreurs coûteuses.
Le gouvernement affirme travailler à une digitalisation plus robuste, capable de détecter les anomalies en amont des versements. Mais pour l’instant, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous.